Ce poème s’est manifesté suite à un échange avec un ami proche. Ce fut un échange difficile pour moi, à en venir aux larmes, à vrai dire. Deux souffrances profondes se sont rencontrées et ont échangé pendant plusieurs minutes jusqu’à ce que la bienveillance de nos être puisse refaire surface. Grâce à une espèce d’alchimie humaine, nous avons réussi à changer le plomb de nos blessures individuelles en quelque chose de lumineux.
J’offre ainsi ce poème de guérison fraternelle à mes frères humains, ceux que j’ai connu, ceux qui sont dans ma vie, ceux qui viendront et ceux qui, éventuellement, partiront…
Marchons le chemin
Puissions-nous baisser les armes
Le temps d’une dégringolade de larmes
Et tomber, l’un de l’autre, sous le charme
Ensemble, marchons un chemin
Déterrons nos « petits moi » de leurs catacombes
Sentons nos survies en émoi s’extirper de l’ombre
Soutenons la Vie lorsque l’un de nous tombe
Ensemble, marchons ce chemin
Si, à la vue d’une disgrâce, je tremble
Je sais que son reflet me ressemble
Déjouer nos simulacres nous réassemble
Ensemble, marchons notre chemin
Nul n’est porteur d’un quelconque blâme
Et l’envie magique de rencontrer nos âmes
Assouvit, sans attente, ce qu’elles réclament
Oui, mon frère, rencontrons notre chemin
Prendre le temps d’écouter avec soin
Panse tes tracas et tout autant les miens
Et on rencontre, à nos rythmes, de réels destins
Oui, mon frère, choisissons notre chemin.
Même si nos souffrances se font vieilles
Soyons comme deux déités en éveil
Qui rient, jouent, s’esclaffent et s’émerveillent
Oui, mon frère, élevons notre chemin
Et tandis que l’écorce coriace des égos se fait diaphane
Se révèle un amour dont un écho s’émane
À lui seul il résonne, et il vole, et il plane
Oui, cher frère, soyons le chemin